Les théories de Jung : la rupture avec Freud
Il y a cette célèbre scène qui marque la rupture entre le père de la psychanalyse Sigmund Freud et son héritier C.G Jung. Alors que Jung lui parle de sa découverte sur la synchronicité, la bibliothèque en bois sous l’effet d’une vieille chaudière se met à craquer.
Jung en avait eu le pressentiment, il sent depuis quelques temps déjà des différents qui se creusent entre son mentor et lui. Le bruit fort du craquement exprime leur désaccord, et on le verra par la suite, annonce la fin de leur relation et de leur collaboration.
Tout en exposant sa théorie, il y a un 2éme craquement, Jung en fait part à Freud qui se moque de lui en le traitant de fou. Il y voit une simple coïncidence, alors que le thérapeute suisse y comprend que ce hasard est trop gros pour le banaliser. Cet épisode signe le début de tout ce que Jung va ensuite mettre à jour, sa pratique novatrice va démarrer à cet instant. Voici les principales théories de Jung et ce qui le différencie de Freud.
La synchronicité
Il s’agit de la concordance entre des faits extérieurs et ce qui se passe à l’intérieur de soi sans pour autant avoir de lien direct. Par exemple, pensant à quelqu’un de particulier que je n’ai pas vu depuis longtemps et qui pourrait éventuellement m’aider dans un projet, je tombe sur cette personne de manière improbable. Aujourd’hui on appelle cela un signe de la vie, un coup de chance, la providence. En fait les théories de Jung vont nous aider à comprendre ces étonnantes coïncidences. Aidé du W. Pauli, prix Nobel de physique, Jung y a vu une force spirituelle sous-jacente à l’œuvre dans l’univers.
L’inconscient collectif
En ne divisant la psyché qu’en deux niveaux, le conscient et l’inconscient, Freud aurait omis la plus large partie de l’inconscient en le réduisant à sa dimension personnelle. Les théories de Jung nous permettent d’identifier trois strates dans l’âme humaine : tout d’abord, la conscience ; ensuite, l’inconscient individuel, constitué du contenu oublié ou refoulé ; enfin, une couche plus profonde et innée, l’inconscient collectif, un fondement psychique universel et suprapersonnel présent en chacun. C’est ce qu’on apparente à la spiritualité.
Les archétypes
Un archétype se meut dans l’inconscient collectif, il apparaît dans les mythes, les religions, les arts, les rêves sous le vernis de la culture et des idéologies. Il vient nous chercher dans nos instincts les plus profonds, les plus primitifs et archaïques, quoiqu’on en pense ou qu’on en dise.Un archétype est à la fois une image intérieure que l’on se représente et une force de la nature puissante et bien vivante, qui vient nous percuter.
Un archétype s’exprime à travers une symbolique, il pourra revêtir différentes formes. Par exemple l’archétype de la Grande Mère apparaît au fil du temps à travers Marie, Isis, Déméter, la Vénus de Willendorf, la Qué Sabé ou la bonne fée dans les contes, jusqu’à la Papesse dans le Tarot.
L’ombre et le Soi
Jung a trouvé que tout individu porte en soi une part monstrueuse, honteuse enfouie dans l’inconscient. C’est tout ce qu’on désapprouve en soi, ce qui nous dérange, nous déplaît et qu’en général on projette sur les autres. C’est cet archétype que l’on retrouve dans la carte du Diable dans le Tarot. Le diable étant notre démon intérieur. A l’opposé, le Soi est la part profonde et méconnue de l’individu cherchant à se révéler et guidant la personne vers sa réalisation. C’est le divin en soi, un maître intérieur, un guide, ce que Jung nomme le numineux.
L’anima et l’animus
L’animus et l’anima sont une énergie motrice apparentée à la libido. A la différence de Freud qui relègue la libido à la seule pulsion sexuelle, Jung y voit aussi une force pulsionnelle et instinctuelle qui anime l’âme. Cette force intérieure revêt un caractère sexuel masculin ou féminin selon que l’on soit un homme ou une femme. L’animus est la part féminine de l’homme, c’est une énergie Yin qui l’aide à intérioriser. Bien intégrée, la fonction de l’anima est d’humaniser l’homme, elle lui procure de la sensibilité et de l’intuition. L’anima est la part masculine de la femme, c’est une énergie yang qui l’aide à extérioriser. Bien intégrée, la fonction de l’animus est un soutien dans la réalisation personnelle d’une femme, il lui procure un pouvoir d’action.
Ce sont donc des concepts complexes qui méritent de prendre le temps de les assimiler dans sa propre psyché. La lecture seule des livres de Jung, ni les articles dans les magazines ne suffiront à bien aborder cette approche si singulière. Il faut être accompagné et guidé dans l’exploration de ses profondeurs. C’est à cela que sert un psychanalyste ! Ça vous tente ? Envie d’aller plus loin ? Contactez-moi et je vous donnerai les modalités pour entamer une psychanalyse jungienne.