Je ne suis pas mes émotions, même si je les ressens !
Voilà une distinction essentielle à comprendre pour pouvoir évoluer sereinement. C’est souvent le problème quand je n’arrive pas à gérer mes émotions. Si je dis : « je suis triste » », ce n’est pas pareil que de dire « je ressens de la tristesse » ! C’est là toute la différence. Les émotions sont simplement des ressentis qui nous traversent, aussi évitons de nous identifier à eux. Plus je dis que je suis triste, plus je me résume à cela, plus je m’y condamne et je ne m’en sors pas. En réalité, dans ces moments-là, on fixe dans notre inconscient tout un tas de croyances qui nous limitent. C’est très réducteur, ça nous enferme dans un cercle infernal.
Changer la formulation
Apprenez dès aujourd’hui à revoir les phrases que vous employez, faites attention aux mots, car sans vous en rendre compte, vous conditionnez votre esprit et l’inconscient l’enregistre. Prenez l’habitude lorsque vous repérez cette tendance à dire « je suis ceci ou cela » à transformer la formulation.
Par exemple, « je suis colérique » devient je ressens de la colère, « je suis frustrée » devient je ressens de la frustration, « je suis peureuse » devient je ressens de la peur. Peut-être que cela vous semble anodin ou accessoire, et pourtant, notre cerveau est très sensible à ce genre d’allégation à la première personne. Sans s’en rendre compte, on s’inculque plein de phrases limitantes, d’autant plus que c’est noyé dans le flot des pensées.
Le langage de l’inconscient
Voici comment fonctionne notre inconscient. Il parle une langue spécifique qui n’a rien à voir avec notre langage conscient qui a pour habitude de rationaliser et fait la part des choses. L’inconscient lui, parle au présent et à la première personne. C’est donc comme ça qu’il faut lui parler.
Par exemple, si j’emploie le « on », pour lui, c’est impersonnel et ça ne correspond à rien. Par contre, le « je » est tout de suite assimilé. De plus, il n’a pas la notion de temps, il fonctionne au présent, le futur signifie que ça ne sera jamais. C’est du peut-être, de l’improbable, de l’incertain, de l’hypothétique, de l’aléatoire. Par contre, quand je dis « je suis » au présent, tout de suite, il l’enregistre et il en fait une programmation.
Comment faire ?
Malheureusement, généralement, on essaye de se rassurer avec un discours qui nous projette dans l’avenir. Or, le cerveau ne sait pas se projeter, ou du moins, il ne projette que ce qu’il connaît déjà, c’est-à-dire ce que l’on pense présentement.
Quand je dis « ça ira mieux », c’est justement ce qu’il ne faut pas dire. C’est même l’inverse qu’entend notre esprit. Dans nos tréfonds, l’inconscient se dit « et ben non ça n’ira jamais mieux » ! L’inconscient n’a pas la notion de futur, il fonctionne au présent. Par conséquent, vous imaginez combien une pensée négative à la première personne peut-être dévastatrice. Elle agit comme un poison, une pollution de notre psyché, ça sape en arrière-plan notre moral. À la place, on peut se dire : « je suis capable d’aller mieux ».
La fonction d’une émotion
J’ai déjà développé dans un article précédent en quoi les émotions ont un apport positif dans notre psyché. Vous comprendrez combien la clé est dans la gestion des émotions , il s’agit de ne plus les craindre ou les redouter, mais voir en quoi elles nous servent. Une émotion ne fait que passer, comme un nuage dans le ciel, elle s’exprime à un instant T. En général, elle est en réaction à une situation que nous vivons. Une émotion renferme une information dont notre conscient n’a pas conscience justement. Ça change notre façon d’appréhender notre tristesse, si on réalise que derrière cette tristesse, en réalité, il y a un besoin urgent de consolation.
Se poser les bonnes questions
Si je me sens triste, ai-je pris le temps et le soin de m’apporter du réconfort ? Ou bien est-ce que je me persuade qu’il faut que j’encaisse, que je prenne sur moi et j’attends que ça passe ? Bien souvent, on cherche à faire taire cette émotion, on lutte contre elle, tout en s’y sentant irrémédiablement soumis. On la subit !
Idem pour la colère, une colère est en réaction à quelque chose dont j’ai besoin, par exemple je n’ai pas été entendue dans une requête, ai-je bien pris soin de me positionner, de la verbaliser ? Ai-je fais attention à me faire respecter ? Non, j’ai sans doute explosé sous le coup de la colère ; ou pire, je l’ai totalement refoulé, pensant l’avoir contrôlé, or le contrôle n’est pas la maîtrise.
Accueillir ses émotions
Ainsi, nous subissons notre émotion, nous la rejetons, nous la déplorons. Et comble de tout, on s’associe et s’identifie à elle. Il faut savoir qu’à l’inverse, en psychologie des profondeurs, nous allons justement à la rencontre de nos émotions. C’est le but d’une psychanalyse, d’ailleurs, c’est ce que signifie le terme « analyser », on identifie chaque émotion.
Le fait de nommer une émotion permet de l’accueillir, le fait de la reconnaître conduit à la pacifier.
On prend de la distance, en prenant conscience de l’information qu’elle nous transmet, on la prend en compte pour ensuite mettre en place un nouveau comportement. Et surtout, on se traite avec bienveillance. Le fait d’être gentil avec soi, fait qu’on en arrive à voir qui on est vraiment au-delà de ses émotions. Parce que je comprends que je ne suis pas mon émotion, il m’est permis de voir l’être véritable que je suis.
Et vous ? Comment gérez-vous vos émotions ?
Besoin d’être guidé dans la gestion de vos émotions ? Parlons-en et contactez-moi sur ma page contact.